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Indice
- Introduction: Deleuze et Guillaume dans l’histoire de la philosophie et de la linguistique
- Langue et temporalité
- Conclusion: infinitif et quatrième personne du singulier
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S&F_n. 25_2021
Abstract
From the Chronogénèse of Gustave Guillaime to the sens-événement of Gilles Deleuze
While it is not possible to clearly establish a theoretical link between these two distinct scholarship, this article aims at shedding light on the relationship between the notion of the infinitive language defined by the linguist Guillaume in Temps et verbe (1929) and the concept of sense-event as defined by the philosopher Deleuze in Logique du sens (1969). This article suggests that in Guillaume’s theory of the modes and times of a language (chronogenesis), it is possible to find already in germ the concept of the time of the infinitive that Deleuze also uses to illustrate the realization of the meaning (sens-événement) of certain linguistic propositions. This is the hypothesis that this article will attempt to prove.
- Introduction: Deleuze et Guillaume dans l’histoire de la philosophie et de la linguistique
Nous pouvons certainement ranger Gilles Deleuze parmi les philosophes qui ont étudié la langue, bien qu’il ne soit pas considéré comme un philosophe du langage à proprement parler. Dans l’œuvre très vaste qu’il a produite, il s’est intéressé à plusieurs reprises à la langue et au langage naturel: depuis Logique du sens[1] et jusqu’à ses derniers livres sur le cinéma[2], Deleuze a vu dans la relation entre la philosophie et la linguistique un terrain fertile pour ses recherches de détail[3]. En outre, dans tout son travail, il est possible de relever des idées sur le temps dans son rapport au thème de la différence (fondamental dans le structuralisme) qui lui viennent tant de Ferdinand de Saussure que de Henri Bergson. Le temps, en tant que exprimé et représenté dans la langue, a été l’objet des recherches de Deleuze relativement à son concept de sens-événement. Il coïncide avec le temps infinitif de la langue et semble croiser la thèse du grand linguiste post-structuraliste Gustave Guillaume qui considère le système de la langue non seulement comme un système de signes ou de valeurs[4], mais aussi comme un système de temps des verbes dans une langue historique, comme indiqué en Temps et verbe[5].
L’observation empirique des langues historiques, sur les plans synchronique et diachronique, a eu des conséquences très fructueuses sur cette branche de la philosophie qui court tout au long du XXème siècle et qui fait suite à ce que l’on appelle le linguistic turn. Commencé dans la seconde moitié du XIXème siècle grâce à des auteurs continentaux, par exemple Gottlob Frege et prolongé au XXème siècle avec Ludwig Wittgenstein, ce tournant avait finalement trouvé dans la philosophie du langage anglaise sa systématisation analytique[6]. D’ailleurs, Guillaume propose une vision théorique de la langue très précise, étayée par des observations empiriques minutieuses des langues, qui font par moments de sa linguistique une véritable philosophie du langage. Grâce à de vastes et riches descriptions théoriques des langues historiques, sa recherche promet aujourd’hui encore de grands développements. Certains philosophes, tels que Maurice Merleau-Ponty[7] ou Deleuze lui-même (deux héritiers de la pensée de Henri Bergson), qui placent la langue et son fonctionnement au cœur de leur enquête, ont déjà par le passé été inspirés, pour une partie de leurs thèses ou concepts les plus importants, par les notions guillaumiennes (rappelons-nous que, pour Deleuze, la philosophie tout court est elle-même «création de concepts»[8], et Guillaume est lui-même, de ce point de vue, un grand créateur).
Grâce à Antoine Meillet, qui avait été l’élève de Saussure et, plus tard, lui avait succédé à l’École pratique des hautes études de Paris, Guillaume a obtenu une préparation d’un certain niveau en linguistique historique et en grammaire comparée. Inspiré par une telle approche, il a essayé de créer les conditions pour établir des correspondances observables entre langues apparentées, mais aussi la relation systématique entre les termes synchroniques des temps verbaux dans tel ou tel état de langue historiquement donnée[9]. La partie du discours appelée «verbe» apparaît chez Guillaume, en particulier dans Temps et verbe, comme un «système de systèmes», c’est-à-dire comme la représentation linguistique du temps exprimée par le système verbo-temporel d’une langue, à partir du temps à l’infinitif[10]. Les modes et les temps d’une langue déterminée historiquement forment ensuite à leur tour un «système» auquel il donnera le nom de chronogénèse, un concept qui, pour être théorique, prend néanmoins toujours en compte les données linguistiques[11].
Pour Deleuze, pareillement, la formation du sens implique directement le devenir et l’événement, c’est à dire l’action exprimée linguistiquement par un verbe. En effet, il écrit que «le verbe est l’unicité du langage sous la forme d’un infinitif non déterminé, sans personne, sans présent, sans diversité des voix»[12]. Comme on vient de le dire, il semble se référer directement à Guillaume, même si cette référence n’est pas explicitée; c’est une position à partir de laquelle Deleuze élabore à nouveau le concept du temps stoïcien de l’Aîon[13], et en conclut que c’est l’infinitif même qui est l’Aîon. Ce concept, chez Deleuze, s’articule par ailleurs autour de la réflexion de Bergson sur le Devenir contenue dans l’Essai sur les données immédiates de la conscience et dans Matière et Mémoire[14], où on peut trouver aussi la conception bergsonienne de la langue. Pour Deleuze l’infinitif, le verbe à l’infinitif, est le signifiant d’un devenir, il est le sens-événement entendu comme passage d’intensité sur un corps (parlant) émotionnel et intensif: c’est en partant de ce mode verbal exprimant le temps indéfini des événements que l’on peut ensuite construire le sens des énoncés exprimés par des formes conjuguées[15].
- Langue et temporalité
Si nous pouvons définir avec François Zourabichvili la philospohie de Deleuze comme une «philosophie de l’événement»[16], (ce qu’elle est clairement dès Logique du sens[17]), peut-être pourrions-nous appeler la linguistique de Guillaume une «linguistique du temps» ou de la chronogenèse (ce qu’elle est certainement à partir de Temps et verbe[18]). La comparaison entre ces deux auteurs tournera donc principalement autour de ces deux œuvres et de leurs concepts respectifs relatifs à la temporalité: Aîon (temps verbal du sens-événement) et chronogénèse (système verbal-temporel des langues). Le but de cette réflexion est, donc, de montrer le lien de Deleuze avec Guillaume quant à sa conception du sens-événement, notamment en ce qui concerne le concept guillaumien de chronogénèse.
Pour ce faire, il est utile de considérer la langue comme une organisation de signes, un système de signes et de valeurs qui dans leur différenciation produisent du sens, selon la théorie de Saussure[19]. Cependant cette organisation, dans laquelle tous les signes acquièrent du sens grâce à leur positionnement mutuel, fonctionne à condition qu’il existe une conception chronologique du temps. C’est le principe de la linéarité du langage chez Saussure. La possibilité théorique de cette organisation syntaxique, sémantique, pragmatique et symbolique présuppose la possibilité du temps présent, ou d’un intervalle qui précède et suit d’autres intervalles, d’une section de mouvement qui est isolée des autres: on appelle cette temporalité Chronos.
Si le temps lui-même est bel et bien irreprésentable, selon Guillaume le sujet parlant peut le convertir en une image en le spatialisant: il s’agit de l’image-temps (qui se forme extérieurement à la ligne de Chronos, comme nous le verrons). Il existe un isomorphisme entre le balayage mental du temps et celui physique du sujet parlant (qui se réfère de nouveau au principe de la linéarité de l’acte de parole selon Saussure[20]). Guillaume dit que le témoignage linguistique est le témoignage le plus important de l’image-temps, qui prend nécessairement la forme de l’axe de temporalité, pas seulement dans la langue. L’image-temps sous-tend toute représentation humaine du temps, et son processus de formation mentale a également été nommé «chronogénèse» par Guillaume. Pour se réaliser, la chronogénèse a elle aussi besoin d’un temps de formation. Le processus linguistique, évolutif en soi, est toujours un processus temporel ; bien que le plan sur lequel il agit soit inconscient, à chaque image-temps produite se connectera une forme verbale précise[21]. La langue, en effet, non seulement est un fait social (tant en termes de langue que de parole), mais elle est également une réalité interne à l’individu, comme Saussure aussi l’avait indiqué.
Selon Guillaume, l’utilisation des temps, des modes et des aspects verbaux sont trois expressions possibles et différentes du temps. L’image-temps est créée à partir de la chronogénèse grâce à une opération de la pensée (la visée de langue) qui réalise le temps et, dans le même mouvement, produit le verbe dans la langue. La chronogénèse se déplace du présent vers le futur et vers le passé, en représentant toutefois toujours une seule et unique chose, considérée à différents moments. Elle est une opération de la pensée qui s’articule en trois moments: le temps in posse, le temps in fieri, et le temps in esse (respectivement en puissance, en devenir et en réalité). De cette articulation découle l’ensemble des formes verbales de l’ordre temporel d’une langue donnée. Le temps in posse du français, par exemple, (utilisé par Guillaume pour son caractère analytique très abstrait) donne lieu à ces modes nominaux (ou quasi-nominaux) qui sont l’infinitif et le participe, avec leurs propres aspects; le temps in fieri constitue au contraire le subjonctif (peu réalisé dans une époque large et indivisée) et avec la réalisation du verbe au temps in esse (divisible en présent, passé et futur, le premier strictement limité tandis que les deux autres époques sont infiniment étendues) nous obtenons un mode d’articulation très large qui est l’indicatif. Le temps in posse qui génère infinitifs et participes est une dimension significative de la chronogénèse, qui privilégie notamment l’infinitif et le participe présent, mais pas le passé[22].
Le linguiste post-saussurien a inscrit la morphologie de l’infinitif dans la représentation architecturale des temps verbaux et dans leur genèse. L’une des dimensions syntaxique de la chronogénèse est, en fait, celle de la prospection: les modes temporels jalonnent le chemin modal qui va du virtuel à la réalisation par actualisation: de «l’incidence» à la «décadence». Décadent est le (participe) passé, «la forme morte du verbe», sa réalisation complète jusqu’à l’extinction, le (participe) présent et l’infinitif sont au contraire des formes vives, incidentes[23]. C’est ce qui fait de ces deux formes des moyens privilégiés d’expression événementielle, selon la conception de Deleuze. En outre, alors que le présent est toujours en transition et peut être une actualisation de lui-même sans pour autant s’accomplir entièrement, l’infinitif seul est radicalement virtuel et a-perspectif. L’accompli, dirait Guillaume, est nul, inexistant, refusé.
Cela renvoie également à la thèse de Bergson sur la durée contenue dans l’Essai. Elle oppose la conscience à la langue, qui fixe la réalité dans les symboles et à laquelle échappe la réalité mobile et individuelle du sujet et de sa conscience[24]. Ou encore, dans Matière et mémoire où est affirmé que la langue parlée, articulée en mots exprimés, n’est rien d’autre qu’une mémoire-habitude du corps qui ne concerne pas l’esprit (mémoire-pure)[25]. La pensée pensée – dit Guillaume dans Temps et verbe – le déjà dit est la pensée désormais précipitée dans le discours qui s’oppose à la pensée pensante[26]. Cette idée de pensée pensante implique, en effet, la conception du temps in posse et de l’infinitif. Le chronotype de l’infinitif, en tant que cellule élémentaire de la chronogénèse, est alors le signifiant du temps le plus virtuel. Une pensée non encore pensée qui présente une totale ouverture sur l’événement sans décadence et représente l’opposition la plus franche à l’accompli. Le temps fuit le verbe à travers le signe zéro qu’est l’infinitif (ou encore, selon l’heureuse formule de Deleuze, à travers «la quatrième personne du singulier»)[27]: ici la virtualité et la simultanéité coïncident.
Sans une référence directe à Guillaume, nous serions surpris par le développement que Deleuze consacre au verbe à l’infinitif dans sa réflexion sur le devenir, la virtualité et le sens-événement. Car il s’agit ici du projet philosophique d’une «sémiotique pure» de la langue dans son rapport à la réalité. Dès lors, on peut supposer que Deleuze veut lui-même remonter le long de la chronogénèse: de Chronos, temps de la mesure conjuguée, à l’Aîon, temps de l’événement singulier indéterminé. La conception du temps dans lequel un sens se structure comme un présent plus ou moins étendu est ce que Deleuze appelle le Chronos en l’opposant à l’Aîon, la temporalité de l’instant qui ne cesse de se diviser entre passé et futur. Ce présent peut toutefois impliquer une certaine durée, il peut être plus ou moins distendu selon les cas: il est par exemple capable de se dilater jusqu’à englober et mettre en présence tout le temps qui, comme présent, diffère des autres présents en vertu de sa propre structure spatiale unitaire, laquelle synthétise et fournit une certaine durée (comme chez Bergson) en un seul acte de perception.
- Conclusion: infinitif et quatrième personne du singulier
Il existe donc une autre conception du temps selon laquelle le présent n’existe pas et où le mouvement des objets de la langue (signes et valeurs) ne peut être verrouillé dans les positions (opposées) et dans les tensions différentielles. C’est la temporalité de l’événement et du devenir, celle que Deleuze, inspiré par la philosophie stoïcienne, appelle justement Aîon, et qui permet de reconstruire le sens-événement[28]. Le sens est la frontière d’une différence qui doit se développer en lui-même: il s’assoit soudainement dans le sens, dirait Bergson[29]. Le sens-événement s’établit dans la différence, dans la dualité du paradoxe stérile, comme le dit Deleuze dans la Logique, concernant les énoncés très particuliers contenus dans Alice’s Adventures in Wonderland, de Lewis Carroll, où le personnage principal est confronté avec les paradoxes d’objets impossibles, tels que «outire sans chat» ou la «flamme sans chandelle». Ils sont des objets sans patrie – dit le philosophe – purs événements idéaux hors d’un état de choses, fugaces et absurdes qui possèdent, malgré tout, une position définie, autrement dit un sens[30]. L’événement est réel dans le passé et possible dans l’avenir simultanément, à un moment donné. Chaque présent implique une série de présents précédents et une série de présents successifs, tous distincts et déterminables.
L’image-temps proposée par Guillaume, en effet, subsiste seulement à la condition d’une certaine conception du temps, où seul le présent jouit d’une réalité réelle, où le passé est connaissable seulement s’il est offert à la mémoire comme un présent, et où le futur est prévu et calculé à partir de l’actualité[31]. La temporalité chronologique, au contraire, implique l’idée de permanence, d’identité et de temps cyclique: bien qu’elle passe par une série de changements, comme autant d’intervalles distincts dans la succession, un objet (de la langue) est encore reconnaissable en tant que tel, il conserve son identité au cours d’un cycle de variations possibles. Cet objet, extrait du devenir et offert comme un présent cristallisé, se construit grâce à la syntaxe précise des signes, grâce au jeu des positions relatives des éléments du langage, selon la théorie structuraliste de Saussure.
Cependant, au début du siècle dernier, il y avait accord général parmi les linguistes pour dire que le problème le plus urgent de la grammaire, c’était de discerner les parties du discours qu’on devait considérer comme les plus importantes, Antoine Meillet et Joseph Vendryes, par exemple, reconnaissaient seulement au verbe et au nom le statut de parties du discours, alors qu’habituellement on en trouve dix dans les grammaires[32]. Leur linguistique réduit les parties du discours aux deux catégories les plus fondamentales: le nom et surtout le verbe à l’infinitif. C’est leur contribution la plus originale à la réflexion sémio-linguistique d’aujourd’hui sur la dimension personnelle et temporelle du verbe. L’infinitif est le point de réunion inattendu de la linguistique avec un courant philosophique contemporain qui a repensé les signes et les langages, le temps et la subjectivité. Pour Deleuze, en effet, l’infinitif est le sens-événement, entendu comme une expérimentation de la réalité dans sa dimension moléculaire, à laquelle on parvient à travers l’organisation du temps de la langue (chronogénèse) qui calque celui de la réalité événementielle.
Puisque le philosophe français n’envisage pas les idées par le biais de concepts, mais la matière à travers la perception, le devenir pour lui est la sensation réelle de la matière vibrante du monde dans sa nature intensive. Ce n’est pas une métamorphose, laquelle présuppose quelque chose de déjà-devenu – la forme décadente et morte du participe passé – mais un processus incident, présidé par l’instance générale qui habite le verbe à l’infinitif et que Deleuze appelle parfois, comme mentionné ci-dessus, la quatrième personne du singulier[33]. Par exemple, les phrases proposées par Gilles Deleuze et Felix Guattari, et qui décrivent le devenir intense, subtile, moléculaire comme le devenir enfant, animal ou machine: «Hans devenir un cheval», ou bien «une guêpe rencontrer orchidée», ou «regarder lui», et «se mourir»[34] ou même, enfin, comme dit le proverbe italien «vedi Napoli e poi muori» (dans cette langue à la deuxième personne du singulier du présent indicatif), qui devient en français «voir Naples et mourir» (à l’infinitif ou, comme mentionné ci-dessus, à la quatrième personne du singulier[35]). Il s’agit de propositions linguistiques particulières où l’infinitif signifie la singularité d’un événement impersonnel et virtuel. L’infinitif est toujours univoque parce qu’il subsume linguistiquement tous les événements en un seul: «le verbe infinitif exprime l’événement du langage, le langage lui-même comme un événement unique, qui coïncide alors avec ce qu’il rend possible», écrit Deleuze dans la Logique[36]. Et puisque l’événement (sens) est recueilli dans la langue à travers l’infinitif, ceci place l’intériorité du langage en contact avec l’extérieur de l’être: les actions et les passions des corps avec celles, incorporelles, de la langue.
La chronogénèse en tant que réalisation mentale dans le processus de formation de la temporalité de l’individu sous-tend son expression linguistique. Mais cette temporalité semble coïncider avec celle de la réalité, selon Deleuze: seuls le passé et le futur existent. Ces dimensions trouvent leur origine dans l’instant qui les sépare et qui ne cesse d’être divisé dans les deux sens: le présent est insaisissable, on se trouve toujours dans le déjà-écoulé ou dans l’encore-à-venir. De même, selon Guillaume, le présent ne possède une existence distincte qu’en vertu de la juxtaposition d’une particule de futur à une particule de passé (chronotype α et ω)[37]. Le sens-événement consiste alors toujours dans la production d’une différence entre le passé et l’avenir plutôt que dans la contemplation d’un présent égal à lui-même et déjà déterminé de manière consécutive à partir des présents qui l’ont précédé. Ceci, selon Guillaume, se réalise particulièrement à travers le temps in posse, où l’infinitif verbal est le mot qui porte en soi l’idée du temps qui peut être défini comme le temps intérieur à l’image-même de l’infinitif.
[1] G. Deleuze, Logique du sens, Les Éditions de Minuit, Paris 1969.
[2] Id., Cinéma 1. L’Image-mouvement, Les Éditions de Minuit, Paris 1983; Cinéma 2. L’image temps, Les Éditions de Minuit, Paris 1985.
[3] En effet, dans G. Deleuze, Pensée et cinéma, cours n. 82 du 19 mars 1985, disponible sur le lien : http://www2.univ-paris8.fr/deleuze/article.php3?id_article=92, nous trouvons une référence explicite à Guillaume.
[4] à l’instar de F. de Saussure, Cours de linguistique général, Edition Payote, Paris 19222.
[5] G. Guillaume, Temps et verbe. Théorie des aspects, des modes et des temps, Honoré Champion, Paris 1929.
[6] Cfr. G. Frege, Über Sinn und Bedeutung, en «Zeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik», C, 1892, pp. 25-50; L. Wittgenstein, Philosophische Untersuchungen, publié par G.E.M. Anscombe et R. Rhees, Oxford 1953.
[7] M. Merleau-Ponty, La conscience et l’acquisition du langage, dans «Bullettin de psychologie», CCXXXVI, 18, 1964, pp. 108-336; M. Merleau-Ponty, Le visible et l’invisible, Éditions Gallimard, Paris 1964, pp. 226-259.
[8] G. Deleuze, F. Guattari, Qu’est-ce que la philosophie?, Les Éditions de Minuit, Paris 1991, p. 8.
[9] G. Guillaume, Temps et…, cit., pp. 3-5.
[10] Ibid., p. 7.
[11] Ibid., p. 11.
[12] G. Deleuze, Logique du…, cit., p. 216.
[13] Cfr. V. Goldschmidt, Le système stoïcien et l’idée de temps, Vrin, Paris 1953; J. Sellars, Aiôn and Chronos: Deleuze and the Stoic Theory of Time, dans «Collapse», III, 2007, pp. 177-205.
[14] H. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, Félix Alcan, Paris 1889; H. Bergson, Matière et mémoire, PUF, Paris 1896. Les deux textes de Bergson sont citées ci-dessous à partir de la collection Œuvres, Édition du Centenaire, PUF, Paris 1991.
[15] F. Zourabichvili, Qu’est-ce qu’un devenir, pour Gilles Deleuze?, Horlieu Éditions, Horlieu 1997.
[16] Id., Deleuze. Une philosophie de l’èvénement, PUF, Paris 1994.
[17] Id., Logique du…, cit.
[18] G. Guillaume, Temps et…, cit.
[19] F. de Saussure, Cours de…, cit.; voir aussi la partie finale de la note 35.
[20] Ibid., p. 103, 145 et 170.
[21] G. Guillaume, Temps et…, cit., p. 12; voir aussi la Premessa de A. Manco à l’édition italienne de Temps et verbe: G. Guillaume, Tempo e Verbo, Teoria degli aspetti, dei modi e dei tempi (1929), tr. it. Quaderni di AIΩN, nuova serie - 13, Napoli 2006, pp. 9-21.
[22] Id., Temps et…, cit., p. 23.
[23] Ibid., pp. 69-71.
[24] H. Bergson, Essai sur…, cit., p. 87.
[25] Cfr. Id., Matière et…, cit., pp. 225-229.
[26] G. Guillaume, Temps et…, cit., p. 133.
[27] G. Deleuze, Logique du..., cit., p. 30. Voir la note 35.
[28] Ibid., pp. 192-193.
[29] H. Bergson, Essai sur…, cit., p.107.
[30] G. Deleuze, Logique du..., cit., p. 45.
[31] G. Guillaume, Temps et…, cit., pp. 9-10.
[32] Cfr. A. Meillet, J. Vendryes, Traité de grammaire comparée des langues classiques, Libraire Ancienne Honoré Champion, Paris 1953.
[33] G. Deleuze, Logique du..., cit., p. 166; voir aussi la note 35.
[34] G. Deleuze, F. Guattari, Mille plateaux, Les Éditions de Minuit, Paris 1980, p. 17.
[35] Cfr. A. Jacob, Sens, énoncé, communication, dans «Sociologie et socialisme», L’Homme et la société, XIV, 1969, pp. 193-199. Jacob ici constate que Deleuze dans la Logique après être «[…] parti du clivage de la relation causale chez les stoïciens, qui renvoie à l’existence d’une conjugaison des effets (G. Deleuze, Logique du..., cit., pp. 15-6), voit le sens se présenter «à la fois comme ce qui arrive aux corps et ce qui insiste dans les propositions» (ibid., p. 151). Aussi, après la désignation, la manifestation et la signification, le sens, «quatrième dimension de la proposition» découverte par les Stoïciens, est «l’exprimé de la proposition» (ibid., p. 30); il s’agit «d’un discours dissocié du sujet, art des surfaces et des doublures [...] savoir-faire de l’événement pur ou [...] quatrième personne du singulier […]» (ibid., p. 166). Cet article est aussi intéressant en raison de la relation entre le sens et le système qu’y discerne Jacob, bien qu’ici il ne mentionne jamais Guillaume, mais se réfère plutôt à Michel Serres et à Michel Foucault. Sur la relation entre les concepts de système chez Guillaume et chez Saussure, voir aussi F. Parisi, Map of the Use of the Lexeme Système in «Temps et verbe» by G. Guillaume. Towards Translatology Orientation, dans «Studii de ştiinţăşi cultură»,X, 2, 2014, éditée par l’Université de l’Ouest d’Arad «Vasile Goldiş», Arad, p. 111, note.
[36] G. Deleuze, Logique du..., cit., p. 216.
[37] G. Guillaume, Langage et sciences du langage, Presses de l’Université Laval, Québec 19692, p. 52.